Pourquoi 3APiHop ?

Pourquoi l’association 3APiHoP s’est développée
au CHR Metz-Thionville ?

Le CHR Metz-Thionville occupe une place à part dans les hôpitaux publics en France. En termes d’activité, il se place en milieu de tableau des CHRU. C’est le plus gros hôpital public non universitaire. Depuis 10 ans, l’application de la loi HPST y est aussi rigoureuse qu’absolue dans son déterminisme à concentrer tous les pouvoirs sur le Directeur Général. Les contre-pouvoirs indispensables y sont en effet particulièrement faibles :

  • CHR non U, en dépit d’une convention « d’universitarisation », il n’est pas soutenu par le lobby universitaire,
  • Hôpital « bi site » Metz et Thionville il doit gérer les rivalités et jalousies des 2 communes et même des 2 communautés médicales qui expliquent le manque de représentativité et la faiblesse structurelle de la CME.

Il constitue ainsi une sorte de laboratoire des dysfonctionnements de l’hôpital public. Ainsi, l’affaire de la mortalité en chirurgie cardiaque il y a 10 ans n’a pas suscité d’analyse dépassionnée à postériori qui aurait pu montrer le rôle déclencheur de la mise en place des pôles.

Si l’hôpital de Valencienne est fréquemment évoqué comme modèle d’une application décentralisée et médicalisée de la gouvernance HPST avec d’importantes délégations aux chefs de pôles, le CHR est à l’opposé un modèle de concentration absolue de la gouvernance autour de la Direction générale, du directoire et de quelques chefs de pôle choisis par la direction.

Tous les maux actuels de l’hôpital public se trouvent rassemblés et exacerbés :

  • Division et affaiblissement de la communauté médicale
  • Prépondérance du financier sur la qualité des soins, perte de sens de l’activité médicale
  • Manque de reconnaissance et même négation de compétences médicales

 

Toutes les conséquences de ces dysfonctionnements aussi :

  • Démissions
  • Difficultés d’assumer la permanence des soins    
  • Perte d’attractivité
  • Burnout…

 

Ces dysfonctionnements sont connus et des solutions proposées :

  • Mission sur la gouvernance et la simplification hospitalières confiée au Pr Olivier Claris (rapport de juin 2020)
  • Guide « mieux manager pour mieux soigner » annexé à la circulaire DGOS du 06/08/21 proposant de bonnes pratiques en matière de gouvernance, de souplesse d’organisation interne, de management participatif …
  • Réhabilitation du service, du chef de service mesures normatives de la loi RIST…

 

Autant de déclarations, de bonnes intentions qui arrivent tard et surtout sans contrôle ni obligation de mise en œuvre.

Le CHR est l’illustration du modèle de gouvernance opposé à ces propositions, aussi la vocation d’alerte de l’association 3APIHOP prends ici tout son sens. La maltraitance institutionnelle est indissociable des maltraitances individuelles ou structurelles.

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Dr Michel BOURSIER

Président 3APiHoP

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